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Intérêts d’emprunts déductibles des impôts : comment en bénéficier ?

Depuis 2011, la déductibilité des intérêts d’emprunt pour l’achat d’une résidence principale n’existe plus dans le régime fiscal français, sauf rares exceptions pour certains dispositifs transitoires. Pourtant, certains investissements locatifs ou acquisitions spécifiques permettent encore de réduire l’impôt grâce à la prise en compte des intérêts versés à la banque.

Des règles précises encadrent ces mécanismes, avec des critères d’éligibilité stricts et des obligations déclaratives à respecter. La moindre erreur peut entraîner un rejet de la déduction ou un redressement fiscal. Les différences selon la nature du bien acheté complexifient davantage ce dispositif.

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Déductibilité des intérêts d’emprunt immobilier : ce qu’il faut savoir en 2024

Depuis 2011, la possibilité de soustraire les intérêts d’emprunt liés à l’achat de votre résidence principale a tout simplement disparu. Fini le crédit d’impôt sur les intérêts pour les nouveaux prêts. Seuls subsistent aujourd’hui quelques chemins balisés pour les investisseurs locatifs ou ceux qui misent sur les SCPI/FPI. La résidence secondaire ? Écartée elle aussi : le texte est limpide, les portes sont closes.

Le prêt à taux zéro (PTZ) s’est installé pour encourager l’accession à la propriété, mais il ne touche pas la fiscalité des intérêts eux-mêmes. Désormais, seuls les investisseurs immobiliers qui déclarent leurs revenus au régime réel bénéficient d’une déduction fiscale. Ce régime permet de défalquer non seulement les intérêts, mais également certains frais connexes (dossier, garantie, assurance), tant qu’ils concernent un bien loué.

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À qui profite la déduction ?

Voici les profils qui peuvent aujourd’hui déduire les intérêts d’emprunt dans le cadre de leur activité immobilière :

  • Propriétaires bailleurs en nom propre ayant opté pour le régime réel d’imposition
  • Associés de SCI à l’IR, qui bénéficient de la déduction au prorata de leur quote-part
  • Sociétés soumises à l’IS (SCI, SARL, SAS), avec une déduction sur le résultat de la société
  • Détenteurs de parts de SCPI financées à crédit (hors micro-foncier)

La déduction des intérêts d’emprunt concerne strictement les revenus fonciers. Impossible d’en profiter sous le régime du micro-foncier, qui applique un abattement automatique et bloque la déduction réelle. Si tous les intérêts ne peuvent pas être imputés la première année, ils restent reportables sur les revenus fonciers des dix années suivantes.

Quels types d’emprunts et d’achats immobiliers sont concernés ?

Seule l’ombre du passé rappelle l’existence d’un avantage fiscal pour la résidence principale : depuis 2011, la déductibilité de ses intérêts d’emprunt n’a plus lieu d’être. Mais les investisseurs chevronnés n’ont pas dit leur dernier mot. L’investissement locatif, le financement de travaux dans un bien mis en location, ou l’achat de parts de SCPI ou de FPI restent des opérations ouvrant droit à déduction.

En clair, si votre projet vise à louer un bien, nu ou meublé, l’emprunt contracté pour l’acquérir permet de retrancher les intérêts versés de vos revenus fonciers, à condition d’opter pour le régime réel. Le micro-foncier, lui, applique un abattement et ne laisse aucune place à la déduction effective. Même logique pour le prêt travaux : dès lors qu’il concerne un bien locatif, ses intérêts sont déductibles. Les frais annexes liés à l’opération de crédit suivent la même règle.

Les sociétés immobilières disposent d’outils puissants pour optimiser leur fiscalité. En SCI à l’IR, chaque associé déduit sa part des intérêts. Les sociétés à l’IS, SCI, SARL, SAS, appliquent la déduction directement sur leur résultat imposable. Pour les parts de SCPI financées à crédit, la déduction fonctionne hors micro-foncier, proportionnellement aux revenus générés.

Il existe aussi un dispositif réservé à certains dirigeants : celui qui finance l’achat de titres de sa société peut, sous conditions strictes, imputer les intérêts à hauteur du triple de sa rémunération annuelle. Le périmètre de la déduction fiscale reste donc limité aux locations, sociétés civiles ou commerciales, et à certains prêts liés à des parts ou titres immobiliers.

Comment déclarer les intérêts d’emprunt sur votre feuille d’impôt ?

La procédure de déclaration ne présente pas de difficulté majeure, mais exige une attention méticuleuse. Pour déduire vos intérêts d’emprunt des revenus fonciers, impossible de passer par le micro-foncier : le passage obligé, c’est le régime réel d’imposition. Pour une location nue, la case à cocher s’appelle formulaire 2044 ; pour une location meublée au réel, il s’agit du formulaire 2031-SD.

Dans le détail, il faut reporter le montant des intérêts payés pendant l’année fiscale dans la rubrique prévue à cet effet (ligne 250 du 2044 pour la location nue). S’ajoutent les frais annexes du crédit immobilier : dossier, garantie, assurance. Un seul impératif : ces frais doivent concerner un investissement locatif ou l’acquisition de parts de SCPI ou FPI.

La gestion du déficit foncier obéit à des règles spécifiques. Si les charges hors intérêts dépassent les loyers, le déficit (hors intérêts) peut s’imputer sur le revenu global, jusqu’à 10 700 euros. Les intérêts d’emprunt, quant à eux, ne créent pas de déficit global mais sont imputables sur les revenus fonciers des dix prochaines années.

Le résultat final, une fois calculé, est à reporter sur le formulaire 2042, la déclaration principale qui agrège l’ensemble des revenus. Pour les sociétés, SCI ou structures commerciales, la déduction s’applique directement au niveau du résultat et se formalise à travers les comptes annuels et le formulaire adapté, sans oublier de répartir les quotes-parts pour chaque associé dans les SCI à l’IR.

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Résidence principale, locatif ou secondaire : les différences à connaître pour optimiser sa fiscalité

Pour la résidence principale, la règle ne souffre aucune ambiguïté : la déduction des intérêts d’emprunt n’existe plus depuis 2011. Aucun crédit d’impôt, aucune niche fiscale pour les achats récents. Le prêt à taux zéro (PTZ) soutient financièrement les acquéreurs, mais sans donner d’avantage fiscal sur les intérêts remboursés à la banque.

Du côté des résidences secondaires, même verdict. Les intérêts liés à l’emprunt ne permettent ni déduction, ni crédit d’impôt. Les anciens dispositifs appartiennent à l’histoire, et la réglementation actuelle ne laisse aucune place à une optimisation sur ce terrain.

C’est sur l’investissement locatif que la donne change radicalement. Ici, les intérêts d’emprunt figurent parmi les charges déductibles lors du calcul des revenus fonciers, à condition d’opter pour le régime réel d’imposition. Location nue, meublée, achat de parts de SCPI ou FPI : chaque solution a ses spécificités, mais le principe reste constant. Ces charges, intérêts, frais de dossier, assurance, garantie, allègent la base imposable.

Récapitulons les différences à garder en tête selon la nature du bien :

  • Résidence principale ou secondaire : aucune déduction, aucun crédit d’impôt sur les intérêts.
  • Investissement locatif : intérêts d’emprunt déductibles des revenus fonciers sous le régime réel.

Le choix du régime fiscal fait toute la différence. Avec le micro-foncier, l’abattement automatique exclut d’emblée la déduction des intérêts. Passer au régime réel, c’est alors s’ouvrir la voie à une optimisation fine de sa fiscalité, et booster la rentabilité nette de son investissement.

La fiscalité immobilière ne laisse rien au hasard : chaque option, chaque régime a ses codes, ses marges de manœuvre et ses limites. Celui qui sait les lire peut alléger la note fiscale et transformer l’impossible en opportunité.