36 et 48. Deux chiffres qui, depuis peu, changent la donne sur nos écrans de téléphone. Depuis 2023, la réglementation française impose aux plateformes de démarchage téléphonique d’utiliser des numéros commençant par 36 ou 48. L’obligation vise à distinguer clairement ces appels des communications classiques ou personnelles. Ce changement intervient après plusieurs années de plaintes liées à la multiplication des appels indésirables et à la difficulté pour les particuliers d’identifier l’origine réelle de ces sollicitations. La mise en place de cette règle modifie les habitudes et invite à une vigilance renouvelée face à ce type de numérotation.
À quoi correspondent les numéros commençant par 36 ou 48 en France ?
Les numéros débutant par 36 ou 48 ne cherchent plus à brouiller les pistes. Depuis mars 2023, ils sont réservés à un usage unique : le démarchage téléphonique à l’échelle nationale. Impossible de passer à côté : la réglementation, dirigée par l’ARCEP via le plan national de numérotation, rend ces appels immédiatement repérables. L’époque où la prospection se cachait derrière un numéro classique est bel et bien close.
Les préfixes 36 et 48, comme certains numéros commençant par 0948, 0949 ou 0377, font partie d’une série spécialement affectée à la prospection commerciale. Si l’un de ces codes s’affiche à l’écran, le doute n’est plus permis : l’appel est d’ordre commercial. D’ailleurs, les indicatifs 0948 et 0949, bien connus des usagers agacés, sont associés aux mêmes usages.
Pour y voir clair, on peut retenir ces grandes familles d’indicatifs attribués à la prospection :
- 36 ou 48 : utilisés pour la prospection téléphonique partout en France
- 0948, 0949 : numéros fréquemment désignés comme indésirables, réservés aux appels commerciaux
- 0377, 0162, 0566… : autres préfixes servant exclusivement à la prospection
Tout cet arsenal est strictement encadré par le plan de numérotation en vigueur : seuls les centres d’appels et les professionnels du démarchage obtiennent ce type de numéro. Objectif affiché : éviter tout amalgame avec une ligne personnelle ou un numéro d’urgence.
La mesure concerne uniquement la France métropolitaine. Ainsi, un numéro commençant par 36 ou 48 correspond à un appel professionnel, quasiment jamais à une communication privée. Mais mieux vaut rester vigilant : les spécialistes du démarchage ne sont jamais à court d’idées pour tenter de contourner la réglementation.
Pourquoi ces nouveaux indicatifs pour le démarchage téléphonique ?
Le démarchage téléphonique est devenu l’un des sujets les plus irritants du quotidien. Face à la multiplication des plaintes, l’État a fini par agir. Dès 2020, la législation, via la loi Naegelen, a instauré des horaires précis pour appeler les particuliers. Malgré ce cadre, les infractions se sont poursuivies : numéros masqués, manipulations diverses, technique du harcèlement à bas bruit. Une deuxième salve réglementaire s’avérait nécessaire.
L’adoption du décret d’octobre 2022, valable depuis mars 2023, a marqué un nouveau jalon. Grâce à l’avis de l’ARCEP, chaque opérateur doit désormais attribuer des numéros spécifiques destinés uniquement à la prospection. Autrement dit, dès la première sonnerie, la nature de l’appel ne fait plus mystère. Les séries comme 36, 48, 0948 ou 0949 deviennent la signature officielle du démarchage téléphonique.
De leur côté, les organismes de protection des données personnelles réagissent fermement aux dérives. Canal + et EDF en ont fait l’expérience : chacun s’est vu infliger 600 000 euros d’amende après des pratiques jugées abusives. Pour les opérateurs, la gestion de ces préfixes devient affaire de conformité. Ce changement s’inscrit ainsi dans une logique de respect de la vie privée et de régulation renforcée du secteur.
Pour résumer, plusieurs dates et décisions structurent ce nouveau cadre :
- Adoption de la loi Naegelen : des horaires de démarchage strictement encadrés
- Entrée en vigueur du décret 2022 : attribution de plages de numéros réservées à la prospection
- Sanctions contre les pratiques illicites exemplifiées par les sanctions de la CNIL
Avec ces mesures, les numéros 36 et 48 s’imposent comme repère clair : la prospection téléphonique devient plus transparente, sous surveillance constante.
Reconnaître facilement un appel issu d’un numéro 36 ou 48 : les signes à ne pas manquer
Repérer un appel affichant un numéro 36 ou 48 n’a rien de compliqué depuis la réforme. Ces numéros, fournis par l’ARCEP, tranchent nettement avec les lignes mobiles habituelles (06, 07) ou les fixes régionaux (01 à 05). Leur présence sur l’écran doit déclencher d’emblée le réflexe de prudence : c’est obligatoirement un appel de démarchage.
Difficile de les confondre avec d’autres types de communications. Ils ne comportent pas d’indicatif international et ne se substituent pas à un service après-vente (comme les 0937, 0938, 0939) ou à un numéro de livraison. Ils rejoignent d’ailleurs d’autres séries comme 0948, 0949, 0377, 0162, 0566, 0270, 0424, autant de préfixes réservés à la prospection. Pour qui veut vérifier, la liste officielle des numéros dédiés à cette activité est publiée et mise à jour par l’autorité compétente.
Il serait trompeur de croire que ces appels pourraient relever d’escroqueries type Wangiri (ces appels brefs avec indicatif étranger qui incitent à rappeler pour surfacturer la communication), ou de tentatives de fraude à l’emploi repérées sur les messageries instantanées. Ici, aucune promesse douteuse, pas de SMS ni de message vocal personnalisé. Ces préfixes correspondent à une fenêtre bien balisée par la réglementation.
Certaines caractéristiques sont à retenir pour mieux différencier ces appels :
- Numéros en 36 ou 48 : réservés au démarchage commercial
- Pas d’envoi de SMS, ni possibilité de passer par les messageries instantanées
- Jamais de demande de données confidentielles ou bancaires lors du contact
Un numéro en 36 ou 48 ne peut servir de ligne privée ou d’assistance à la clientèle. Les opérateurs doivent également rendre visibles l’identité et l’usage commercial du numéro. L’ambiguïté, normalement, n’a plus droit de cité.
Que faire si vous recevez un appel non sollicité depuis un 36 ou 48 ? Nos conseils pratiques
Voir apparaître un numéro en 36 ou 48 suffit souvent à être sur ses gardes. La première règle : ne jamais transmettre la moindre information sensible. Les sociétés sérieuses, les banques, l’administration, n’utilisent pas ces numéros pour demander un code secret ou toute donnée personnelle.
Pour limiter la réception de ces appels, s’inscrire sur la liste anti-prospection reste l’un des réflexes les plus efficaces. Même si, dans certains cas, des tentatives de contournement persistent, cette action réduit nettement le volume des démarchages. Lorsqu’un numéro insiste, il est possible de le signaler sur les plateformes officielles ou auprès de l’opérateur pour qu’une enquête puisse être ouverte.
D’autres options existent pour mieux protéger ses coordonnées. Plusieurs applications permettent de faire retirer son numéro des fichiers de prospection, ou de bloquer les appels entrants d’un simple geste sur son téléphone. Il arrive toutefois que les centres commerciaux modifient régulièrement leurs préfixes : la vigilance reste donc de mise à chaque sollicitation douteuse.
Rien n’empêche de refuser fermement mais poliment. Selon la règle en vigueur, un téléprospecteur doit immédiatement cesser l’appel en cas de refus. Si l’insistance perdure, il n’y a aucune honte à raccrocher, au contraire, c’est la meilleure manière d’imposer le respect de ses choix. Le plus précieux dans cette lutte ? Un esprit attentif, et l’habitude de recourir sans hésiter aux outils de défense mis à disposition.
Dans ce nouveau paysage, les chiffres changent, les stratégies aussi. La capacité à décoder les appels entrants restera, elle, un véritable rempart contre toute tentative d’intrusion guidée par le démarchage.
